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Peur de l’engagement : Qu’est ce que ça cache ?

  • Candice Decroocq
  • 2 déc. 2020
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 déc. 2020


Il arrive qu’entre besoin de liberté et l’engagement sentimental notre coeur balance. Ainsi, la perspective de l’engagement dans une relation exclusive ne suscite parfois pas autant d’entrain qu’on le souhaiterait.

La faute à notre vécu et nos expériences passées … ?


De plus en plus présente dans notre société, la peur d’aimer apparait comme une réponse protectrice face à la multiplication des divorces. Malgré le temps passé ensemble, il arrive que certains refusent l’idée du couple qui peut les renvoyer à un sentiment d’enfermement et de perte d’indépendance. Il est important de concevoir ces sentiments et les réactions qui en découlent comme un « transfert de la relation ». Ces personnes ont généralement peur de perdre quelque chose qu’ils ont déjà. Il est important dans ce cas, de pouvoir faire progressivement tomber les « les barrières du couple ». Il convient de discuter avec l’autre et de s’intéresser à ce qui alimente ces barrières imaginaires pour comprendre ce qui le rebute et le rassurer, en lui démontrant avec le bon choix de mots qu’une relation de couple n’est pas synonyme d’enfermement.


Des hommes comme des femmes, peuvent voir leurs relations futures à partir des expériences passées avec d’anciens partenaires qui sont venus conforter leur prise de positionnement. Ainsi, des déceptions amoureuses peuvent venir forger une image de soi peu flatteuse et de quelqu’un qui n’a que peut de choses à offrir.

Pour celui qui n‘a pas peur de l’engagement, il peut être difficile de se rendre compte que ses sentiments existent bien, et que son compagnon ou sa compagne a lui/elle aussi des sentiments réels malgré des attitudes parfois paradoxales. Il peut arriver que des doutes arrivent sur le fait de « trop aimer ». Face aux gestes de tendresses, aux preuves d’amour et malgré des sentiments naissants, la personne qui a peur de s’engager, va se faire insaisissable, va mettre de la distance, auto-saboter la relation, ou encore « ghoster » le partenaire, disparaitre alors que tout allait bien.


Comment la reconnaitre ?


La peur de l’engagement, est une carapace dans laquelle on peut vite finir par se complaire. Ces personnes arrivent à reconnaitre qu’elles souffrent de cela mais se sentent incapables d’investir une relation différemment. Elles vont souvent se plonger dans le travail, ou des activités de loisirs individuels, pour tenter de justifier une forme d’indisponibilité.


Cette peur de s’engager tire souvent son origine de schémas relationnels intégrés durant l’enfance, notamment autour du couple que formait les parents. Bien qu’ils peuvent concevoir que le mariage peut être durable, la réaction fuyante de ces craintifs de l’engagement nous disent souvent le contraire. Ainsi, certains enfants de divorcés se ferment à la possibilité de former un couple, pour ne pas revivre d’anciennes blessures. Après tout, comment pourrait-on concevoir de construire un couple solide alors que nos propres parents en ont été incapables ? Qu’on le veuille ou non, on reproduit généralement ce que nos parents nous ont inculqué, parfois malgré eux.


Les personnes qui ont peur de l’engagement ont généralement une mauvaise estime d’eux-mêmes. Ils se perçoivent comme des êtres qui ne sont pas « aimables », qui ne peuvent être aimés. Ils ont ainsi peur de ne pas être à la hauteur de l’idéal du couple qu’ils ont construit psychiquement. Ils se demandent ainsi s’ils auront les capacités d’être suffisamment attentifs, aimants, tendres … face à un quotidien et à la durée, perçus comme enfermants.


Le style d’attachement : une mise en lumière des plus intéressantes.

Le style d’attachement découle d’un ensemble de comportements adaptatifs. Il s’agit de la façon dont les parents, ou d’autres figures d’attachement primaire, interagissaient avec l’enfant. Au contact de ces interactions l’enfant va développer un style d’attachement qui va le suivre au cours de son développement, et servira de modèle à la construction de toutes ses relations futures, qu’elles soient professionnelles, amicales ou encore sentimentales.


Chez les personnes ayant cette peur de l’engagement on retrouve souvent un style d’attachement craintif - évitant. Enfants, ils ont un, ou des parents ; qui avai.en.t tendance à se montrer indisponible.s ou indifférent.s (parfois même hostile.s) lorsqu’ils exprimaient leurs besoins, et notamment lorsqu’ils étaient malades ou inondés émotionnellement. Ces enfants voient alors toutes leurs tentatives de signalement de leurs besoins (que sont les pleurs, les demandes de réconfort et de soutien … ) mis à mal par les parents. Ils sont ainsi dans l’impossibilité d’activer leur système d’attachement, ce qui favorise un accès précoce à l’autonomie et l’indépendance.

Il est primordial d’insister sur le fait que les parents font tous de leur mieux pour élever leurs enfants, cependant les études montrent que de nombreux parents, ayant favorisé ce style d’attachement chez leurs enfants, se sont sentis en difficulté, manquent d’empathie et de modèles de « comment prendre soin d’un enfant » sur lequel s’appuyer.


Ces enfants sont donc fréquemment rejetés, ignorés voir même punis, lorsqu’ils expriment un besoin. Très tôt, ils vont apprendre à ne plus solliciter leurs parents. Désactiver leur système d’attachement va leur permettre de conserver une proximité avec ces derniers.

De fait, ces enfants sont souvent perçus comme sages et matures.

En bref, ils vont se dire : « Si je n’exprime pas mes besoins, et que je montre que j’arrive à me débrouiller seul, papa et/ou maman ne me rejettera pas. Je pourrais rester en contact avec lui/elle/eux. »

Ce genre de pensée et les comportements qui en découlent illustrent une « illusion d’indépendance ». La réalité est très différente de ce qui transparait. L’enfant est en fait très sensible à l’indisponibilité parentale. Le rejet, les séparations chez ces enfants produisent généralement des pics de stress beaucoup plus important que chez d’autres.


On remarque une série de caractéristiques qui vont etre plus ou moins marquées chez ces individus à l'âge adulte :


• Évitement de la proximité ou de l’intimité

• Comportements méprisants

• Attitude distante, parfois hautaine

• N’aime pas dépendre des autres

• Difficulté à être proche / Peur de la proximité

• Manque d’émotion ou minimisation de l’expression des émotions

• Difficulté à s’ouvrir notamment s’agissant de pensées privées

• Repousse quiconque tente de trop s’approcher

• Pense qu’il peut se suffire à lui-même

• Ne distingue pas les différentes émotions négatives entre elles

• Trouve l’intimité relationnelle étouffante

• Manque d’empathie


L’adulte évitant a appris progressivement à se déconnecter de ses besoins et à minimiser l’importance de ses émotions. Pour ce faire, il fait en sorte de mettre en place une distance avec son entourage. On peut constater cette mise à distance dans la sphère familiale, sociale ou encore professionnelle, mais c’est dans la relation sentimentale qu’elle se fait plus visible. Il tente alors de désactiver les comportements d’attachement du partenaire en usant de manière plus ou moins consciente des stratégies suivantes :

• ne rappelle pas

• fait attendre son partenaire

• annule des rendez-vous

• dit qu’il n’est pas « prêt à s’engager »

• idéalise une relation passée et la présente comme inégalable

• se déconnecte et pense à autre chose pendant une conversation

• multiplie les partenaires

• choisit un partenaire indisponible, par exemple marié

• met en avant l’importance d’une mission qui l’empêche d’être présent au quotidien

• minimise ou ridiculise la manifestations d’émotions / les demandes d’aide

• développe un discours sur l’importance de l’indépendance et l’autosuffisance : dans le couple et dans la vie en général, notamment dans la sphère professionnelle

• préfère les relations à distance

• se concentre sur les défauts de son partenaire

• rompt facilement

• ne parle jamais de sentiments et d’émotions


Malgré ces comportements, ces adultes ont profondément besoin de contact. Il n’est cependant pas rare que le partenaire ne sache plus sur quel pied danser : trop de proximité entraine le risque d’être rejeté, lui mettre la pression pour qu’il s’exprime sur ses besoins affectifs lui est insupportable et peu le rendre agressif etc. Il faut pour ces adultes entrapercevoir qu'ils ont quelqu’un de disponible dans leur entourage, mais qui n’engage pas de pression pour la connexion. Se met alors en place une forme de relation sans trop de contact direct qui le rassure. Néanmoins, de nombreux adultes évitants sont en conflit avec eux-mêmes, avec leur envie d'une proximité moindre et l'envie de former un jour un couple...


Comment faire pour remédier à cela ?


Il faut se sentir capable de découvrir autre chose et se lancer vers l’inconnu, pour se bâtir de nouvelles expériences et sans doute une nouvelle perception de l’amour et du couple. L’amour ne doit pas être vécu comme un objet menaçant. Il faut y aller progressivement, en se fixant des objectifs intermédiaires, et affirmer sa position dans des situations nouvelles que l’on aurait pourtant éviter auparavant dans la relation avec l’autre.


Il faut éviter de trop réfléchir et se lancer dans la prise d’engagements. En Amour, il n’y a pas d’échecs, que des découvertes sur soi.

Si vous vous sentez paralysé, vous pouvez demander de l’aide auprès d’un psychologue qui soutiendra votre réflexion à travers des échanges et la mise en pratique d’exercices. Certaines psychothérapies peuvent être relativement efficaces quand le blocage est trop important. Ces dernières vous permettront d’identifier et de mettre à distance les croyances que vous nourrissez aux sujet de l’amour, du couple, de l’engagement en général. Ce n’est qu’ainsi que vous pourrez recréer un nouveau système de croyances qui vous conviennent, et vous libérer.


S’engager avec quelqu’un est un engagement vers soi avant tout, qui devrait nous rassurer sur notre valeur grâce à l’autre qui nous a élu comme l’unique.

 
 
 

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